Penser nutrition, ma révélation
Changer l’alimentation de son animal est généralement un acte réfléchi, qui demande du temps et de l’implication. Toute démarche visant à améliorer l’alimentation de son chien doit être saluée, car malgré les erreurs, ou le désaccord que nous pourrions éprouver envers les modes d’alimentation choisis, les intentions sont toujours bonnes, bien que le résultat puisse toujours être amélioré, même pour les plus avertis d’entre nous.
Mon expérience
A titre personnel, je suis passée par toutes les étapes. J’ai commencé avec une ration ménagère établie par une célèbre vétérinaire nutritionniste, que je suivais religieusement. Puis, je me suis familiarisée avec l’alimentation, j’ai pris confiance en moi, et surtout, je me documentais sans cesse. J’ai alors découvert le BARF. Mon cheminement a été plus long le concernant, car j’étais fébrile à l’idée de donner de la viande crue, avec tous les mythes ou réalités d’ailleurs, que cela pouvait impliquer. Durant ce temps de réflexion, l’état de santé de mon chien m’a obligé à ajuster ses rations par moi même. Toujours avide de connaissance, je continuais de lire et me documenter en parallèle.
Le passage au BARF
Vint le jour où j’ai décidé de passer le cap du BARF. Je faisais partie de tous les groupes facebook, j’avais lu tous les sites en relation avec l’alimentation crue. J’étais fin prête, et de plus en plus convertie et convaincue. Convaincue que l’équilibre ne valait pas qu’on se fasse un ulcère à l’estomac car ce dernier pouvait se mettre en place sur un laps de temps plus ou moins long selon les sources. Convaincue que calculer en pourcentage de poids vif était cohérent. Convaincue que les glucides n’avaient rien à faire dans l’alimentation d’un chien. Convaincue que la nourriture cuite ne valait rien. La seule conviction à laquelle j’ai échappé était celle selon laquelle il n’était pas nécessaire de donner des fruits et des légumes à un chien. Toujours ça de gagné me direz vous…
J’étais convaincue d’idées reçues, j’étais convaincue d’idées sans sources, je devenais sectaire et je ne m’en rendais pas compte.
J’ai commencé à remettre en question toutes ces affirmations quand je ne me sentais plus à ma place auprès de mes vindicatifs semblables. Tout ça ne me semblait plus aussi juste qu’au début, mais j’étais démunie quant à la direction à prendre pour changer, et surtout, où m’adresser pour apprendre autrement et remettre en cause mes croyances. Je ne me rappelle plus comment le destin a mis sur mon chemin un groupe américain. J’ai demandé à y entrer en me disant que ça ne pourrait pas être pire qu’ici. Une fois mon adhésion approuvée, j’y ai vu des chiffres. Des acides aminés. Des vitamines, des aliments différents, des valeurs et des suppléments mais aussi…. DES GLUCIDES.
J’étais fascinée. Plutôt que de poser des questions, j’ai surtout cherché à connaître leur source d’information, pour pouvoir y avoir accès moi même et me former toute seule car c’est un domaine qui me passionne. Et la réponse est… le NRC (National Research Council) qui fournit les valeurs nutritionnelles de chaque nutriment pour les chiens et les chats (pas que, mais ce sont eux qui nous intéressent). De plus en plus passionnée à la lecture de tout ceci, tout m’a semblé plus logique.
Ration et nutrition
Je ne parlais plus de « ration » mais de « nutrition ». J’ai compris que chaque individu avait des besoins particuliers que des approximations généralistes ne pouvaient pas combler. J’ai compris, en calculant chaque nutriment dont avait besoin mon chien, que sa ration n’était pas équilibrée et qu’il manquait des minéraux essentiels que l’alimentation ne pouvait pas combler, aussi diversifiée soit-elle. J’ai compris que les glucides n’étaient pas le mal incarné, et qu’ils étaient nécessaires. J’ai compris l’intérêt de raisonner en énergie. J’ai compris que les suppléments étaient obligatoires car l’alimentation ne peut pas tout à elle seule, mais qu’il n’y avait rien de grave à ça. J’ai compris que la nourriture cuite n’avait rien de mort, et pouvait même être encore plus nutritive que la nourriture crue. J’ai compris que les chiens n’étaient pas des loups.
J’ai compris à quel point je m’étais trompée.